Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, je receuz yer au soir la lettre que mavés escript
2ayant esté bien jouyeux de ce que le pourteur a seiourné en
3votre commandemant pour mavoir porté de si bonnes nouvelles
4desquelles vous a pleu me fère part, memes de la
5bonne volonté de sa maiesté que a de sen fère croire
6où ceux de la nouvelle oppinion ne vouldroit accepter
7ce que leur est offert et permis par sadite maiesté.
8Dieu veilhe quilz se monstrent plus obeissantz
9à icelle quilz ne sont bon observatuers de la trefve.
10car, à quoy que le sieur de Monbrun vous aye escript
11par sa lettre, le double de la quelle mavés envoyé, quilz
12observent entieremant de leur part ladite trefve, je ne
13nen vois que rien moins en ce païs de ceux mesmes
14qui se disent envoyés de la part dudit sieur de Mombrun,
15veu que le capiteine Vaulnes fet fortiffier nonobstant
16la trefve le chesteau et lieu de Menglon, et si ne
17permettent ceux qui sont à Chastillon et Menglon que
18on porte aulcuns vivres quelz quilz soient en ceste ville
19tenant telemant serés tous les passaiges comme si on
20estoit au plus gros de la guerre, voire que yer, sur
21laprès disner, une troupe de leurs argoletz au près du
22pont de Quart une lieue desur ceste ville, tua un
23homme venant de ceste ville et trouvant un aultre venant
24de La Motte mapportant des lettres du sieur de La Tour,
25le prindrent, luy ostèrent les lettres, tout largent quil
26pourtoit et peu sen fallu quilz ne le tuassent.
27Je leisse appart plusieurs aultres actes contrevenantz à
28La trefve quilz font que seroient trop longs à vous escripre,
29Et pource quilz pretandent estans là parqués, nous
30[190 v°] remettre à la feim silz pouvoient, en cas quilz si veullent
31opiniatrer à la guerre, sil vous pleisoit menvoyer encores une
32compaignie de gens de pied et vingt et cinq hommes à cheval,
33jay espoir, finie la trefve et advant quilz ayent loisir
34de plus se fortiffier, les oster et chasser de là et leur donner
35de telle sorte dessus que pleusieurs men raporteroient
36nouvelles à celuy qui le y a envoyé et ce seroit eslargir
37les limites et cheines, lesquelles silz occupent une foys
38sera mal aisé de les en oster ; et si vous puis asseurer
39quayant executé, Dieu aydant, ce que dessus, ne ferey
40faulte vous renvoyer et les dits gens de cheval et ladite
41compaignie. Encores pourrions nous fère par advanture
42chose et les esclarcir de telle fasson et chasser loing de
43nous quavec deux compaignies on pourroit garder ceste
44ville. Je me suis pancé vous remantevoir encores par ceste
45de se quaultres foys vous avois escript de la demy monstre
46que fus contrainct payer à mes soldatz au mois de
47novembre dernier advant que jeusse des nouvelles de
48la retrancher à cent hommes, sil vous pleisoit comander à
49messire Loys Scoffier qui a receu yer largent du magasin
50soubz monsieur de Moidieu de me le bailler, oultre ce que
51cela me viendroit bien à propos, jen serois daultant
52deschargé de pancemant. Les contreroles de ma compaignie
53sont tous prestz et les feray bailler à messire Claude Cat
54pour les randre à monsieur le tresorier, suyvant votre
55intention ; et pour le regard de largent don vous
56escriptz cy dessus de ladite demye monstre, je men remettrey
57antieremant à ce que sera de votre bonne volonté, laquelle
58[191] ce que cognoistrey que serey propre soit au service du
60roy et votre particulier. Et nayant aultre chose digne à
61vous escripre, cloirey la presente par mes très humbles recommandations
62que presante à votre bonne grace, priant Dieu vous
63donner,
64monsieur, en sainté très longue et heureuse vie. A
65Dye, ce XIe fevrier 1574.
66Javoys oblié vous escripre que
67jay envoyé commission pour fère
68esmanteler et raser le château de
69Vercors, puis quil ne vous plaict
70y mettre gens. Je crois que ne
71le trouverés mauvais, car cestoit
72un lieu qui eust servi de beaucop à
73lennemi et nous heu que de grand
74empeche.
75Votre très humble et affectionné
76à vous fère service
77glandage.